S’échappe la poésie – extraits

S’échappe la poésie – Extraits

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La peur et le chagrin ont disparu la colère n’est plus le sang redevient vert comme celui des grands arbres penchés qui trempent leur feuillage dans l’eau du fleuve calligraphiant des messages d’or et d’émeraude en voyage vers la mer

La poésie est la chlorophylle du monde

Nous avons traversé la gangue laissé la vieille mue de l’univers comme un torchon entortillé sur lui-même pour choisir un temps et un espace liés d’amour et de beauté

Notre moisson sera première à nous ressembler

 

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J’écris pour la nuit avec mon noir crayon je trace les pleins et les déliés de la philosophie sur le sable du ciel

Je tends mes béquilles de chair me dresse et m’élance plus haut que les tours fantasmagoriques de mon château

Qui m’appelle par mon nom en lettres de lumière ?

Je lâche mon crayon qui tombe en décrivant de grands cercles de fer chauffé au rouge et disparaît

C’est la poésie qui me troue la poitrine en salves de lumière ni lettres ni langue le sac de l’alphabet se désagrège

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