Anne Hébert

Anne Hébert

Anne Hébert (1916-1920)
 
Il y a certainement quelqu’un

 

Il y a certainement quelqu’un

Qui m’a tuée

Puis s’en est allé

Sur la pointe des pieds

Sans rompre sa danse parfaite.

A oublié de me coucher

M’a laissée debout

Toute liée

Sur le chemin

Le cœur dans son coffret ancien

Les prunelles pareilles

A leur plus pure image d’eau

A oublié d’effacer la beauté du monde

Autour de moi

A oublié de fermer mes yeux avides

Et permis leur passion perdue.

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